La pollinisation au jardin, comment ça fonctionne, par Vincent Albouy, Editions Ulmer

Les abeilles vont mal, voire très mal selon certains avis, et avec elles l'ensemble des autres pollinisateurs. La plupart des experts parlent d'un naufrage de la pollinisation à plus ou moins court terme. Dans ce contexte, il est important de bien comprendre la place et les enjeux de cet acte dans la production des fruits et des légumes au jardin. L'entomologiste Vincent Albouy donne des pistes à suivre dans un langage à la portée de tous. Voici les recettes qu'il pratique dans son jardin en Charentes-Poitou et qui font l'objet d'un livre récemment publié chez Ulmer.

 

Compte-rendu de lecture : Georges Lévêque ©

Photos de l'auteur du livre.

 

 

 

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La compréhension de la pollinisation passe par un cours succinct de botanique pour expliquer comment est constituée la fleur, avec ses éléments reproducteurs étamines et pistil, et comment les grains de pollen (élément mâle) microscopiques trouvent leur chemin pour aller se déposer sur le stigmate (élément femelle) au meilleur moment de sa maturité.

 

 

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Qui transporte le pollen ?
Les agents qui véhiculent le pollen sont en nombre limité. Les abeilles et autres insectes ne sont pas seuls attelés à cette tâche. Il peut s'agir de la gravité terrestre quand le pollen tombe sur un stigmate placé dessous, de l'eau parfois, du vent, d'un animal, d'un oiseau et bien sûr de la plante elle-même quand, par exemple, ses étamines se recourbent et viennent s'appuyer sur le stigmate de la fleur.

Pour que les insectes fréquentent les fleurs, il faut qu'ils soient attirés d'une manière ou d'une autre. Leur collaboration n'est pas volontaire, ni même gratuite. Ce qui les séduit, c'est généralement la présence d'une substance qui leur servira d'aliment. Pour la plupart de nos fruits et légumes, il s'agit du nectar, liquide riche en sucre. Mais pour quelques autres qui n'en sécrètent pas (la tomate par exemple), c'est le pollen riche en protéines qu'elles produisent en abondance. Mais tous les insectes ne mangent pas du pollen ou du nectar. Donc tous ne sont pas pollinisateurs.

 

 

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C'est en ces termes que Vincent Albouy avance dans l'explication du phénomène qui engendre la fécondation des plantes et qui par le fait assure une part importante de la nourriture du genre humain. Alors, il y a de quoi s'inquiéter et chacun d'entre nous doit s'informer des dangers qui pèsent sur notre avenir afin d'agir, chacun à la mesure de ses moyens.

 

Cétoines, bourdons, abeilles .......
Grâce à ses multiples connaissances qu'il sait efficacement partager, on met des noms sur cette gentille faune ailée qui opère discrètement pour notre plus grand bien. La liste est longue. Chaque insecte est mentionné avec ses singularités. Les cétoines par exemple qui sont végétariennes et qui broutent la fleur et l'abîment. On les tolère quand même car le dessous de leur corps très poilu retient bien le pollen, favorisant ainsi son dépôt sur les stigmates des fleurs suivantes visitées.

 

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Vincent Albouy passe en revue la plupart des espèces qui prennent leur part de travail dans cette alchimie végétale. Les bourdons par exemple, dodus et velus, qui vivent en colonie annuelle. Chacune comporte une reine (la mère), des ouvrières stériles et, en fin de saison, des mâles et des femelles, les futures reines. Le nid est logé dans une anfractuosité, souvent dans le sol, parfois sur un mur, un tronc, des rochers, un vieux nid d'oiseau.

A l'automne, cette société périclite et meurt à l'exception des jeunes femelles fécondées qui hivernent. Au jardin, quatre espèces s'observent communément : le bourdon terrestre, noir, jaune, orangé et blanc, le bourdon des près, noir, jaune et roux, le bourdon des pierres, noir et rouge et enfin le bourdon des champs, brun.

 

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Vincent réserve de belles pages aux abeilles, bien sûr, en différenciant les abeilles sauvages de l'abeille domestique, dite abeille mellifère quand elle vit en ruche. C'est le pollinisateur le plus fréquent. La population d'une colonie d'abeilles domestiques peut atteindre au cours de l'été plusieurs dizaines de milliers d'individus. Les ouvrières, seules à butiner les fleurs, sont très poilues et munies d'un équipement performant pour la récolte du pollen. Leur langue de 6 mm de long environ leur permet d'explorer les fleurs moyennement profondes, ce qui est le cas de la majorité de celles des fruits et légumes.

Après avoir passé en revue tous ces alliés qui concourent à la bonne marche des jardins, l'auteur fait le tour, genre par genre, des fruits et des légumes qui ont besoin d'eux : pommier, poirier, noisetier, amandier, kiwi, fraise, figuier, fève, tomate, aubergine... La liste est longue. On ne se lasse pas des détails qui rendent ce petit ouvrage croustillant et au prix très raisonnable de 9,90 euros.

 

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https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/la-pollinisation-au-jardin-comment-ca-fonctionne-comment-favoriser-la-pollinisation-des-fruits-et-des-legumes-672-cl.htm

 

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/insectes-pollinisateurs/

Créé le : 23/03/2019 - Mise à jour : 23/03/2019
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