Deux expositions à Versailles, Voyage d'hiver et Visiteurs de Versailles, pour un hiver de toute beauté

L'art contemporain investit les bosquets du parc royal. Intra muros et une exposition, en partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, met en lumière les visiteurs du Château, de la seconde moitié du XVIIème siècle jusqu'à la Révolution.

 

Visite avec Marianne Lohse ©

 

 
 

Le Roi qui aimait dit on  disputer des courses de traineau sur le Grand Canal gelé (voir les magnifiques attelages de la Galerie des Carrosses) flânait sans doute avec bonheur les jours de grand froid dans ses bosquets, ces étranges salons végétaux. C'est, sur ses pas, à un poétique Voyage d'hiver que nous convie Versailles (jusqu'au 7 janvier  2018). Dix sept artistes contemporains s'approprient les lieux dans un parcours dont le titre renvoie au Voyage d'hiver de Franz Schubert, cycle de 24 lieder composé peu avant sa mort.

Pour célébrer les dix ans de l'art contemporain chez le Roi Soleil, Catherine Pégard, présidente de l'Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, invente une nouvelle proposition. Hier, un artiste renommé (provoquant parfois les levers de bouclier que l'on sait) se confrontait seul, l'été, à l'immensité du parc.

 

Cette année, des plasticiens d'âges, d'origines et de notoriétés diverses, avec la complicité de Jean de Loisy, PDG du Palais de Tokyo et des commissaires Alfred Pacquement, Yoann Gourmel et Rebecca Lamarche - Vadel, y évoquent, dans une toute autre saison, les mutations de la nature et le cycle de la vie.

Le charme de ce parcours (deux bonnes heures de marche rapide) tient beaucoup à la découverte ou à la redécouverte de ces salons de verdure trop souvent fermés. Au coeur de l'exposition, le disque d'Ugo Rondinone, des branches de bronze entrelacées, montre, Bassin du Char d'Apollon, un astre solaire affaibli en cette période hivernale. Il semble, depuis la perspective des terrasses, comme tiré par le char divin.

 

 

Sans respecter un itinéraire obligé, on aime, Bosquet de l'Arc de Triomphe, l'installation de Marguerite Humeau, intitulée Riddles: le Sphinx Otto protège la planète des dangers et menaces provoqués par les humains.

 

 

Et, Bosquet de l'Etoile, la tête monumentale, abandonnée, de Mark Manders, craquelée par le temps.

 

 

 

 

Au centre du Bosquet de la Colonnade, un péristyle en plein air formé de trente deux colonnes ioniques, Sheila Hicks emmaillote de bandes textiles aux couleurs assourdies la sculpture de Girardon.

 

 

 

Bassin du Miroir, une œuvre  d‘Anita Molinero, cinq groupes de sculptures composés de containers rouge, en PVC fondu, dialogue insolemment avec le paysage.

 

 

Bosquet des Bains d'Apollon, inspiré par le peintre Hubert Robert, un rocher massif domine une vaste prairie. John Giorno, l'idole de la poésie pop, a gravé dans la pierre des mots à la typographie empruntée à la sub- culture new yorkaise: " We gave a party for the Gods and the Gods all came"...Comme le souligne Catherine Pégard : " à Versailles, il y aurait un non-sens à vouloir  arrêter le temps".

 

 

 

L'accès de Voyage d'hiver (jusqu'au 7 janvier) est gratuit. Du mardi au dimanche, de 10 heures à 17 heures. Entrée par la Cour d'Honneur du Château.  www.chateauversailles.fr

 

Visiteurs de Versailles, Voyageurs, princes, ambassadeurs (1682-1789)

Il n'est pas exagéré de dire que le tourisme a été inventé ici, dans ce domaine qui accueille, chaque année, sept millions de visiteurs. En bon communicant, Louis XIV comprit très vite qu'ouvrir Versailles à tous ses sujets ne pouvait que soigner sa popularité. L'exposition présentée au château (jusqu'au 25 février 2018) montre, à travers une scénographie riche en guides pratiques et plans d'époque, en costumes (dont certains pré-taillés et pré-brodés), peintures, dessins, maquettes, récits et objets, l'incroyable foule venue admirer le souverain dans son spectacle quotidien.

 

 

Petites gens, courtisans, monarques étrangers, princes voyageant incognito, ambassadeurs, espions et aventuriers: Versailles semble le palais le plus accessible d'Europe. Qu'on ne s'y trompe pas: le roi est bien gardé. N'empêche, il suffit d'être décemment vêtu pour y pénétrer (il est recommandé aux hommes de porter épée et chapeau). D'où ces fameux costumes réalisés en quelques heures !

On aime venir par voie d'eau ((un bateau reliait Paris à Sèvres ou Saint Cloud, pour une somme de six sols), on continue ensuite en coche par les hauteurs de Viroflay, jusqu'à l'avenue de Paris conduisant au château. C'est bien sûr une immense curiosité qui anime ces visiteurs mais aussi le désir d'obtenir une faveur, une aide financière, un arbitrage. Les demandes écrites ou placets sont déposées tous les lundis, sur une table à cet effet.

Si le Grand Couvert (le repas public du roi) est réservé trois fois par semaine, à quelques privilégiés, on se presse pour voir le souverain traversant l'enfilade du Grand Appartement, à partir de la Grande Galerie, vers la Chapelle: il y assiste chaque jour à la messe.

 

 

Lieu de pouvoir, Versailles déroule un protocole différent, en fonction des diplomates et personnalités qui y sont reçus. L'audience qui marqua le plus les esprits? Incontestablement celle, le 1er septembre 1686, des trois ambassadeurs du Siam, assistés de leur interprète, l'abbé Artus de Lionne. Exotisme, somptuosité, raffinement: Le Mercure Galant ne tarit pas d'éloges sur cette visite d'autant que les ambassadeurs furent accueillis, exceptionnellement, dans la Grande Galerie. Louis XIV mourra, trois semaines à peine après s'être entretenu, très malade, dans ce même lieu, avec l'ambassadeur du shah de Perse

 

Maquette de l'escalier des Ambassadeurs côté Sud

 

Marianne Lohse

Jusqu'au 25 février 2018. www.chateauversailles.fr

Créé le : 11/12/2017 - Mise à jour : 16/12/2017
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