Au Palais Lumière d'Evian : Charlie Chaplin, images d'un mythe

Enfant, il logeait, à Londres, dans une misérable mansarde de l'East End. Charlie Chaplin est mort en 1977, un soir de Noël, immensément riche et célèbre, sur la rive suisse du lac Léman, à Corsier-sur- Vevey. Il avait 88 ans. Transformé en musée, le manoir de Ban, une belle demeure XIXème où il vivait avec sa famille, devrait bientôt ouvrir au public. En attendant, il suffit de traverser le lac pour découvrir, juste en face, sur la rive française, à Evian, la foisonnante exposition qui lui rend hommage. Le cadre ? Le Palais Lumière, un ancien établissement thermal, édifié en 1902.

 

Charles Chaplin, Le Pèlerin (The Pilgrim) (1922)
© Roy Export S.A.S, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne



 

«Charlie Chaplin, images d'un mythe» présente quelque 200 documents sélectionnés par les commissaires Sam Stourdzé, directeur de l'Elysée à Lausanne et Carole Sandrin, conservateur. La tâche ne fut pas simple : le fonds récemment déposé par la famille Chaplin dans ce musée dédié à la photographie, en compte des milliers.

 

 Charles Chaplin et Jackie Coogan, Le Kid (The Kid) (1921)
© Roy Export S.A.S, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne

 

Images ultra connues (Charlot et le Kid assis sur un perron) ou inédites comme celles le montrant derrière la caméra, mimant un rôle, retouchant un maquillage, portraits glamour réalisés par James Abbe ou Edward Steichen que s'arrachaient les stars hollywoodiennes, voisinent avec des clichés plus personnels : l'acteur- réalisateur- scénariste- compositeur de musique, marié quatre fois, eut dix enfants et vingt cinq petits- enfants.

 

Charles Chaplin et Buster Keaton, Les Feux de la Rampe (Limelight)
(1952)
© Roy Export S.A.S, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne 

 

Des affiches, des dessins de Fernand Léger et de Chagall, des bandes dessinées, des figurines à son effigie témoignent d'une notoriété fulgurante: le personnage de Charlot qu'il incarne dés 1914, pour le producteur Keystone fait un tabac aux Etats- Unis et suscite une vraie Chaplinmania.

 

 

 Charles Chaplin pose dans le costume de Charlot (vers 1915)
From the Archives of the Roy Export Company Establishment,
courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne

 

Veste étriquée, pantalon trop large et immenses godillots, le vagabond à la canne (The tramp), est né. Fortune venue, Chaplin construit ses propres studios, à Hollywood. Il y dirige neuf films dont «Une vie de chien», «Le Kid» et «Charlot soldat».Puis il fonde la United Artists avec David Wark Griffith, Mary Pickford et Douglas Fairbanks, contrôlant ses réalisations d'un bout à l'autre, avec une exigence extrême.

 

 Charles Chaplin pendant le tournage de La Ruée vers l'or (The Gold Rush) avec son assistant Eddie Sutherland (à gauche), Truckee,
California (avril 1924)
© Roy Export Company Establishment, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne

 

 

Le vagabond au grand cœur et aux manières clownesques va prendre de l'épaisseur. Charles Sistovaris, petit- fils de Chaplin (il est le fils de Joséphine) travaille à la préservation du patrimoine de son grand-père. «Le vagabond » dit-il « est aussi un citoyen du monde, sensible aux réalités sociales et politiques de son temps. En introduisant le pathos, mon grand-père crée un contrepoint au comique et fait en sorte que le spectateur s'identifie au héros». «Le public aime la lutte entre le bien et le mal, le riche et le pauvre »expliquait d'ailleurs le cinéaste, en ajoutant : «le contraste engendre l'intérêt et c'est pourquoi je m'en sers continuellement ».On reverra donc sans bouder son plaisir «La Ruée vers l'or »(1925), «Les Temps modernes »(1936), « Le Dictateur»(1940) où, féroce, la critique culmine.

 

 Charles Chaplin, Le Cirque (The Circus) (1925-1927)
© Roy Export S.A.S, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne

 

 

Victime du macccarthysme, Chaplin n'obtient pas le renouvellement de son visa américain et s'exile en Suisse. Drôles, élégants, émouvants, les films familiaux tournés alors en Super Huit, pendant plusieurs décennies, révèlent un peu mieux encore le personnage intime, « l'homme derrière sa moustache « comme le dit joliment Charles Sistovaris.


Marianne Lohse

 

Charles Chaplin, Les Temps modernes (Modern Times) (1936) © Roy Export S_A_S, courtesy Musée de l'Élysée, Lausanne

 


Palais Lumière, Quai Albert -Besson, Evian. Tel : 04 50 83 15 90. Jusqu'au 20 mai 2012.
 

Créé le : 28/01/2012 - Mise à jour : 31/01/2012
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