Escapade au centre de la France (Cher) entre Sancerre et Chavignol

Regardez une carte : on ne peut pas trouver plus au centre de la France que le département du Cher. Normal, nous sommes là dans la "Région Centre". Mais on parle plus volontiers de Sologne ou de Berry quand on évoque le coin. Le Cher peut se vanter d'être le berceau, entre autres, de deux A.O.C. : le crottin de Chavignol et le Sancerre, fer de lance du vignoble berrichon. Le Sancerrois, au nord-est du département, à quelques encablures d'une boucle de la Loire vaut à lui seul qu'on s'y attarde, le temps d'un week-end... Depuis Paris, c'est à 190 Km seulement.

 

 

Texte et photos : Claire Vuillemin ©

 

 

Le Cher, à l'extrême sud de la Région Centre, n'est plus l'Ile-de-France mais pas encore le Massif Central. En plein centre, loin de la mer et de la montagne, c'est ici la France des plaines, des pâtures, des villages et de la vigne du côté de Sancerre. Le Cher n'est pas tapageur, la discrétion de ses habitants passe parfois pour mystérieuse... C'est davantage une recherche de tranquilité qui est plébiscitée. Une douce sérennité qui vous comblera le temps d'un week-end.

 

 

 

 

 

Sancerre : c'est ce fameux vin blanc de Sancerre qui a offert à la ville son extraordinaire renommée. Venant de Bourges, en voiture, les vignes s'étalent au pied de la ville. Juchée entre la vallée de la Loire et la campagne berrichonne, la petite cité culmine à 300 mètres de hauteur. Cette montagnette isolée fait partie des collines du Sancerrois.  

 

 

L'arrivée à Sancerre venant de Bourges par la D955

 

 

Vous pouvez également arriver à Sancerre par une voie d'eau... en empruntant le canal latéral à la Loire. Celui-ci épouse les courbes du fleuve, de Briare jusqu'à Roanne. Vous passerez alors les quais des anciens ports mariniers de Saint-Satur et de Saint-Thibault.

 

 

La Loire, vue de l'esplanade Porte-César : méandres, ilots et bancs de sable...

Au delà, vous êtes dans la Nièvre, fief du Pouilly-Fumé

 

 

Le vignoble sancerrois, qui produit en grande majorité du vin blanc (provenant exclusivement du cépage sauvignon) s'étend sur 2800 hectares et quatorze communes. L'obtention de son AOC date de 1936. "Une appellation controlée est liée à un terrain" me précise un vigneron du coin. "C'est lui qui s'exprime. Le cépage doit être le support du terroir et non l'inverse". On trouve tantôt de la terre à silex, qui donne un petit côté pierre à fusil au vin. Tantôt, une terre blanche, calcaire, qui apporte un peu de rondeur. Là encore, une terre argilo-calcaire qui fait ressortir le parfum du sauvignon et son côté acidulé. 

 

La Maison des Sancerre au 3 rue du Méridien, vaut vraiment le détour.

Cette belle demeure a été récemment aménagée par les vignerons du sancerrois pour faire découvrir le vignoble. Ne manquez pas le jardin, tout en couleurs et en saveurs. Il dévoile l'extraordinaire palette d'arômes (cerisier, rose, menthe...) des vins de Sancerre.

 

 

La tour des Fiefs (à gauche)

 

 

Sancerre a énormément fait pour l'image des vins de Loire. Mais la ville n'est pas seulement liée à la vigne et au bon vin. Elle a une histoire. Pour la comprendre, hissez-vous jusqu'au sommet de la tour des Fiefs, place du Connétable. Ce donjon tout rond est l'unique souvenir de la forteresse des comtes de Sancerre, refuge des protestants durant les guerres de Religion. Le siège de la ville a duré plusieurs mois et la résistance des Huguenots berrichons fut héroïque. Ce qui leur a valu les honneurs de la guerre et la liberté de culte, ensuite. N'oublions pas que Sancerre était une ville fortifiée, comme La Rochelle par exemple. 

 

 

 

 

Comment est né cet attrait pour la région et pour ce vignoble du Val de Loire ? Outre le savoir-faire des vignerons, c'est tout simplement la célèbre Nationale 7 qui a donné à la région sa notoriété (aujourd'hui on emprunte l'A77). En effet, quand, dans les années 1960, les parisiens quittaient la capitale le matin, ils arrivaient à Cosne-sur-Loire, Sancerre ou Pouilly-sur-Loire à l'heure du déjeuner... 

  

 

 

 

 

Pour avoir un autre regard de ce piton sur lequel trône la vieille ville de Sancerre, vous pouvez vous diriger vers St Satur et Chavignol, de préférence en fin de journée, la lumière y est d'autant plus belle...

Au pied de la colline de Sancerre, Chavignol est un pittoresque village de vignerons niché au creux d'une cuvette. C'est ici qu'est né le délicieux crottin de chèvre qui porte son patronyme.

 

 

 

 

 

Si l'origine du village est probablement gauloise, on ne retrouve sa trace dans les archives départementales qu'au Moyen-Age. Dès le 9e siècle et jusqu'à la Révolution française, la seigneurie de Chavignol dépend du chapitre de la cathédrale de Bourges. A la Révolution, Chavignol obtient le statut de commune, mais l'indépendance est de courte durée et le village est rattaché à Sancerre.

 

 

   

 

 

La chèvre a toujours fait partie du paysage Sancerrois. Dans les années 1950, la famille se nourrit du lait et des fromages de chèvre. Puis, les fromages sont vendus dans les auberges, les foires et les marchés à Sancerre. En mai 1973 est organisée la première fête du "crottin de Chavignol" qui entre dans la grande famille des Appellations d'Origine controlée en 1976.

 

 

 

 

 

Savez-vous d'où vient ce terme "crottin" ?

Ce fromage régional tire son nom du "crot", une petite lampe à huile dont on se servait pour éclairer les caves. Sa forme lui ressemble.

Sur la place du village de Chavignol, se trouve la fromagerie Dubois-Boulay. C'est aujourd'hui la quatrième génération d'affineur qui y travaille le crottin de façon traditionnelle.

 

 

  

 

 

 A Chavignol, vous trouverez un charmant établissement, hôtel-restaurant, où poser vos valises pendant votre séjour dans le Sancerrois :

"La Côte des Monts Damnés"  

 

 

C'est en hommage au talent de cette vigne et des hommes qui s'y sont échinés que le chef Jean-Marc Bourgeois et son épouse ont choisi d'appeler leur établissement "La Côte des Monts Damnés".

L'hôtel dispose de 12 chambres aux noms évocateurs :

Sologne, Vallée de la Loire, Jacques Coeur et... Nationale 7 !

 

 

Lors de votre séjour dans le Cher vous serez peut-être surpris, comme moi, de trouver des panneaux vous indiquant tantôt "Bienvenue en Sologne", tantôt "Bienvenue en Berry"... Alors, comment est-il possible d'être à la fois Solognot et Berrichon ? 

Il ne faut pas mélanger histoire et géographie...

La Sologne, "pays de forêts et d'étangs", est une entité géologique, tandis que le Berry, malgré des limites fluctuantes au fil des siècles, a été érigé en province française dès 1101. Limitée par la vallée du Cher au sud et les premiers contreforts du Sancerrois à l'est, la "Sologne berrichonne" représente le quart de la Sologne proprement dite.  

 

 

 

 

Reportage texte et photos : Claire Vuillemin ©

 

 

 

 

 

 

Créé le : 14/05/2011 - Mise à jour : 19/05/2011
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