Escapade en Galice : le camélia, une passion galicienne

La Galice ? Une fin des terres mythique, un Finistère espagnol, au nord-ouest du pays. Depuis le Moyen Age, des milliers de pèlerins, de marcheurs, convergent chaque année vers Santiago de Compostela. Là où, au IXème siècle, un ermite, Pelagius, découvrit dans un champ, guidé par une mystérieuse étoile (campus stella : champ de l'étoile), le corps de Saint Jacques le Majeur, l'un des douze apôtres. Ce voyage hors du commun qu'entreprennent bon nombre de non croyants est aussi une aventure initiatique, une quête identitaire. Les psychologues aujourd'hui n'hésitent pas à parler de «caminothérapie»…

 

 


Si vous n'avez ni le temps -ni les jambes- pour marcher, consolez vous: la Galice offre de superbes paysages et des trésors d'architecture (la cathédrale de Saint-Jacques, l'Hostal dos Reis Católicos devenu parador et dont la restauration dans les années cinquante aurait coûté le prix d'un avion de ligne méritent à eux seuls le voyage). Sans parler des saveurs d'une cuisine de caractère. A découvrir lors d'un long week- end d'automne: le temps y est agréablement doux. 1300 kilomètres de côtes où alternent falaises tombant à pic dans l'Atlantique et séduisants rias (estuaires), montagnes préservées où vivent encore des chevaux sauvages: le tourisme a de beaux jours devant lui.

 

 La Tour d'Hercule
© Turespaña

 

Dans cette Bretagne hispanique façonnée par l'océan et si fière de ses racines celtes (on prétend que les hommes y sont de granit, comme leurs maisons), on est bien loin de la rutilante Costa Brava ! Un parcours récent, la Route des Camélias, attire de plus en plus d'amateurs d'échappées vertes. Les onze manoirs qui la jalonnent ouvrent leurs portes aux connaisseurs et aux profanes. On succombe avec délices à la caméliamania galicienne, en cheminant d'une propriété à l'autre, saisi non seulement par la beauté de ce que l'on voit mais par la dévotion avec laquelle sont élevées ces fleurs délicates venues d'Asie via Macau, en 1829, grâce aux Portugais. Carl von Linné les baptisa ainsi, en l'honneur d'un frère jésuite, Josef Camel.

 

 

Notre périple débute à Vigo, la plus grande agglomération de la région, non loin de la frontière portugaise. Poissons et fruits de mer dont la fameuse coquille abondent dans ses eaux calmes.

 

Vigo, vieille ville

© turgalicia

 

Puis cap sur Meis et le Pazo (palais) d'A Saleta. Simples ou doubles, rose pâle, fuchsia, pourpre ou tigrés, les camélias s'épanouissent de septembre à mai, dans un parc de cinq hectares dessiné par la paysagiste anglaise Brenda Colvin, en bonne intelligence avec des eucalyptus géants et de très rares rhododendrons jaunes.

 © Pazo d'A Saleta

 

Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle

 

© Pazo de San Lorenzo

 

Au Pazo de San Lorenzo, à Saint-Jacques de Compostelle, un monastère médiéval qu'entourent d'épaisses chênaies (devenu siège de l'ordre franciscain, c'est aujourd'hui une résidence privée) ne pas rater outre le jardin de camélias, le cloître qui abrite en son centre d'énigmatiques topiaires. La sublime forêt de camélias du Pazo de Santa Cruz de Ribadulla, à Vedra, est connue de tous les botanistes.

 

 Pazo de Santa Cruz de Ribadula

© turgalicia

 

Blanches, certaines fleurs y ont le toucher de la soie. Oliviers centenaires, gigantesques magnolias, fougères australiennes, tulipes de Virginie complètent ce merveilleux décor.

 

Pazo de Oca

© turgalicia

 

Avec son potager, son lavoir et son moulin, le Pazo de Oca, à Estrada, fait très «Domaine de Marie-Antoinette» mais ce sont surtout ses massifs qui valent le détour. Certains de ses camélias, parmi les plus anciens d'Europe, culminent à huit mètres de haut. Et fleurissent jusqu'en mai.

 

Pazo de Rubiáns

© turgalicia

 

Les premiers camélias du Pazo de Rubiáns, à Villagarcia de Arosa, ont été plantés en 1850. D'un rouge flamboyant, la fameuse variété «Eugénie de Montijo» tranche sur la sobre façade du manoir. La marquise de Aranda et ses filles ont à plusieurs reprises remporté le très convoité Camélia d'or. Cette année, le trophée est allé à un médecin… qui réussit le prodige de cultiver 400 variétés sur à peine 2000m².

 

Marianne Lohse

 

Pratique

 

S'informer :  www.spain.info/fr www.turgalicia.es

Y aller : Avec Air France. A partir de 278€ les vols A/R Paris- Vigo. Renseignements au 36 54 (0,34E/minute) et sur www.airfrance.fr


Se loger : A Quinta da Auga. Cette ancienne usine à papier du XVIIIème siècle, idéalement située à deux kilomètres de Saint- Jacques de-Compostelle, dans un parc d'un hectare, est devenue en novembre 2011, après six ans de travaux, un hôtel de rêve. Attentive au moindre détail, la famille Lorenzo Garcia a donné la priorité à un confort très contemporain et à un rare respect de l'environnement sans pour autant renier le charme du passé. Les 45 chambres de ce Relais et Châteaux, toutes différentes, sont décorées avec goût de toiles de Jouy et de meubles anciens. Très cosy, le salon à l'anglaise incite à la paresse. Le restaurant Filigrana, le spa qui allie thérapies occidentales et asiatiques méritent tous les éloges.

Paseo da Amaia 23b. Tel : +34 98 153 46 36 www.aquintadaauga.com/fr

 

  

 


Se restaurer

O Eirado da Leña, à Pontevedra. Sur une charmante petite place (littéralement «Place du bois de chauffage»), une salle à l'ambiance chaleureuse. Trois amis y proposent une savoureuse cuisine de bistrot. Epatant riz noir au poulpe arrosé d'un remarquable O Ribeiro blanc.3 PLaza de la Leña. Tel : +34 986 86 02 25.

Pazo de San Lorenzo. En plein cœur de Saint-Jacques, ce monastère occupé par les Franciscains pendant cinq siècles est aujourd'hui la propriété d'une grande famille aristocratique qui l'ouvre au public pour des réceptions. Délicieux florilège de «petites choses» raffinées. Robleda de San Lorenzo. Tel : +34 981 552 725.

La Tacita de Juan à Saint-Jacques de-Compostelle. Le chef Juan Perez y propose une fraîche cuisine de marché très axée poisson. Au dessert, ses fameux «filloas» (crêpes) tordent le cou à toute velléité de régime. 31 C Hórreo (bajo). Tel : +34 981 56 20 41.

Casa Alfredo, à Mos (Pontevedra).Une cuisine galicienne réputée. Les amateurs de viande de bœuf ne manqueront pas de goûter à la joue de broutard (le broutard est un jeune veau mâle nourri de lait maternel et d'herbe jusqu'à son sevrage, vers l'âge de 7 à 9 mois) servi avec un moelleux gratin de pommes de terre. A découvrir aussi, une petite merveille de fromage, l'O Cebreiro. Autoroute Vigo-Portugal, sortie 660 Mos. Tel : +34 986 33 85 40.
 

Aucun avis
Laissez un commentaire

Retour
Flux Rss Phonothèque

© Claire en France
Hébergement & Support Le plus du Web - Création graphique Pratikmedia -

 La ligne de partage des eaux en Ardèche et ses oeuvres d'art Vins de Montlouis / L'Eco-Musée d'Alsace à Ungersheim (Haut-Rhin) : traditions architecturales et fêtes en tous genresVibrante Bilbao / Le temps d'un week-end ou d'un court séjour, Tours mérite bien une escapadeSéjour week-end à HonfleurTruffe au vent en Pays Cathare Visite d'un sous-marin nucléaire : Le Redoutable, c'est à Cherbourg, CITE  DE  LA  MERLa Cité de la Mer à Cherbourg : pour apprendre et se divertir / Savoir-faire et faire-savoir

 

 

Claire en France aime bien recevoir vos avis et suggestions.  N' hésitez pas ! Le formulaire de contact et les espaces commentaires sont là pour cela

 

Mentions légales